Escapade vers un futur incertain
Les pertes du Bomber Command dans le département de la Marne
 

 
 

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Fairey Battle Mk. I, HAHA-(?), S/n K9356
No. 218 (Gold Coast) Squadron
perdu à l'entraînement le 13 novembre 1939
à Aubérive-sur-Suippes, Marne (51) France
 
- Tant qu'une personne se souvient de toi, tu ne meurs jamais -

 

 

Un prétexte des plus fallacieux ayant conduit les armées allemandes à envahir la Pologne dès les premières heures du vendredi 1er septembre 1939, les gouvernements britannique et français, alliés de la nation polonaise, ont enjoint à Berlin de retirer ses troupes du territoire de leur allié commun, au plus tard pour le dimanche 3 septembre 1939. Faute d'avoir obtenu satisfaction, ce 3 septembre voit successivement le Royaume-Uni de Grande-Bretagne11 heures) puis la France17 h 30), entrer en guerre avec l'Allemagne.
Le soir même, le Bomber Command de la Royal Air Force accompli sa première opération nocturne de la Seconde guerre mondiale, en envoyant 10 des siens larguer des tracts au-dessus de quelques unes des villes de la Ruhr ou du Nord de l'Allemagne
dans le cadre d'opérations baptisées Nickel. Missions qui vont perdurer jusque dans la nuit du 23 au 24 décembre 1939.

Toutefois, sans attendre la réponse à son ultimatum, la Grande-Bretagne, en vertu d'un accord de coopération militaire passé avec la France, transfère sur notre sol dès le samedi 2 septembre, lendemain de l'invasion de la Pologne, un dispositif aérien à deux composantes.
La première, l'
Air Component, voit son emploi dépendre directement du commandement de la British Expeditionary Force (BEF) ou, en français, Corps Expéditionnaire Britannique (CEB) qui est chargé de prendre part aux combats terrestres aux côtés des troupes françaises. L'Air Component, constitué de divers Squadron de chasse, de reconnaissance et de liaison, a pour objet d'accompagner et d'éclairer la progression du BEF, tout en assurant sa protection aérienne.

Quant à la seconde de ces deux composantes, baptisée Advanced Air Striking Force (AASF), ou force de frappe aérienne avancée, elle est exclusivement constituée de bombardiers légers, dont une majorité sont du type Fairey Battle, un monomoteur monoplan triplace à la ligne si caractéristique, complétée de quelques Squadron de Bristol Blenheim, autre monoplan triplace mais bimoteur celui-là. Apte au bombardement tout autant qu'à la reconnaissance, cet ensemble, indépendant, est placé sous les ordres de l'Air-Vice Marshall Playfair avec pour mission d'assurer le bombardement tactique, c'est à dire intervenir directement sur le champ de bataille ou ses abords immédiats.
Toutefois, la constitution puis l'envoi en France de l'AASF ont eu pour répercussion au sein du Bomber Command, la dissolution de son No. 1 Group duquel dépendait initialement la totalité des Squadron de Battle et de Blenheim désormais rattaché à l'AASF.

C'est ainsi que le samedi 2 septembre 1939, plusieurs Squadron de la RAF viennent en France pour y prendre leurs quartiers. Parmi les unités concernées par ce mouvement, se trouve le No. 218 Gold Coast Squadron dont les Fairey Battle Mk I viennent s'établir sur le terrain d'Aubérive-sur-Suippes, dans le département de la Marne.
Constitué le 24 avril 1918 à Douvres, dans le Kent, le No. 218 Sqn. est transféré en France environ un mois après sa création. C'est en tant qu'unité de bombardement diurne qu'il rejoint alors le No. 5 Group et le secteur de Douvres-Dunkerque relevant du Naval Command. En cinq mois d'opérations, le Squadron participe à 117 raids menés à l'encontre de cibles ennemis implantées tant en Belgique qu'en France, larguant par là même 94 tonnes de bombes et revendiquant la destruction en combats aériens de 38 appareils adverses. Ses glorieux faits d'armes ne lui évitent pourtant pas la dissolution qui intervient en 1919. Toutefois, l'unité est reformée à Boscombe Down en 1936 avant de se voir transférer vers la France au lendemain même de l'invasion de la Pologne.

Dans les jours qui suivent la déclaration de guerre du dimanche 3 septembre 1939, chacune des parties en présence s'attend au déclenchement imminent des hostilités. Aussi, une tension extrême s'installe-t-elle sur tous les terrains de France. Les appareils sont armés, pleins effectués. Les équipages, tout autant que le personnel au sol, sont sur le qui-vive. Mais en l'absence de toute confrontation directe entre les combattants, la pression se relâche petit à petit avant de laisser place à cette période si troublante que l'Histoire va retenir sous les différents vocables de Sitzkrieg (la guerre assise) pour les allemands ; de Phoney War (la guerre truquée) pour les britanniques et de Drôle de guerre chez les français.
Un terme pour le moins inapproprié lorsque l'on sait que les aviateurs des deux bords, loin de rester inactifs, participeront pleinement aux opérations de l'époque qui présenteront pour eux, tous les aspects d'un véritable conflit armé, sans aucun trucage et bien loin de tout comique de situation !

En effet, au Gold Coast Squadron, de même que dans toutes les unités aériennes alliées, la vie est désormais quotidiennement rythmée, lorsque les conditions atmosphériques le permettent, par diverses activitées telles que les vols d'entraînements, les exercices de tirs et de bombardements aériens, visant à parfaire l'instruction des équipages, leur maîtrise des appareils ou leur connaissance de la topographie des secteurs survolés, mais également de reconnaissances lointaines au-dessus des lignes ennemies.

C'est dans cette optique qu'en ce lundi 13 novembre 1939 s'inscrit le vol du Battle K9356. Se devant de maintenir son potentiel offensif opérationnel, le Gold Coast Squadron voit l'un de ses équipages se livrer à un exercice de bombardement en piqué. Cet équipage est celui du Pilot Officer Robert Thynne, pilote ; du Sergeant Richard Cecil Luscombe Pike, observateur et de l'Aircraftman 1st Class Vivian William Liddle Richardson. Mais l'entraînement vire au drame lorsque l'appareil percute le sol sur le territoire de la commune d'Aubérive-sur-Suippes, provoquant le décès des trois aviateurs du bord. Portés en terre au cimetière d'Epernay, ils sont par la suite exhumés avant d'être inhumés en la nécropole du Terlincthun British Cemetery de Wimille, dans le Pas-de-Calais.

 
   
 
 
Sources principales :
 
Bomber_Command_Losses,_Vol.1_(1939-1940),_W._R._CHORLEY.

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